Il aura fallu des soins soutenus pour que Annie Thérèse Kameni et sa progéniture retrouvent la pleine santé suite aux importants sevisses corporels qu’ils ont reçu en ce debut décembre 2022, du fait d’une bastonade populaire, étant accusée d’être une lesbienne.
« Je crois que c’est par miracle que j’ai actuellement la vie sauve avec mes enfants. » La déclaration est de Annie T. Kameni dont le seul péché est d’être une lesbienne. Au debut de ce mois de décembre, une meute de personne visiblement armées de gourdins et des cailloux a fait irruption au domicile de la jeune dame et a entrepris de « tout casser et tuer Annie parce qu’elle est lesbienne, » précise Oscar, un de ses voisins.
Annie Thérèse Kameni se reveille le lendemain à l’hopital, ne sachant pas comment et qui l’a transporté pour cet etablissement hospitalier avec ses enfants. Elle a une douleur atroce à la jambe. Elle apprendra que son domicile a été incendié. Depuis sa sortie presque clandestine de l’hopital, la jeune dame est recherchée par la gendarmerie à Douala. Elle mène une vie de reclue. Difficile de dire où elle se trouve exactement.
Au Cameroun le code penal condamne l’homosexualité. En son article 347-1, il est dit qu’est « punie d’un emprisonnement de 6 mois à 5 ans et d’une amende de 20.000 à 200.000 francs cfa, toute personne qui a des rapports sexuels avec une personne de son sexe ». Dans des familles au pays, la pratique homosexuelle est même assimilée à la sorcellerie.
On se rappelle qu’en 2020, il y a deux ans à Bafoussam à l’Ouest du Cameroun, la police a arreté 53 personnes, en majorité des LGBT, dont au moins 6 adolescents âgés de 15 à 17 ans, dans un hôtel lors d’un ressemblement organisé par Colibri, une association de lutte contre le VIH.